mercredi 31 octobre 2012

TEMOIGNAGES DE PEINTRES

RENCONTRE AVEC L’ILE DE LANZAROTE
Premières sensations-émotions et QUELLES TRADUCTIONS  à l’aquarelle ??

Chacun et chacune a ressenti de façon assez variable,  cette île déconcertante aux 200 volcans.
La traduction de ces minéralités sombres en aquarelle relève du défi et là encore les individualités utilisent un répertoire technique très large  et différent :

Jean-François Contremoulin :Ma rencontre c’est ce choc avec la violence des éléments : cataclysmes géologiques, vents, sécheresse…il y a des contrastes, des rythmes à traduire mais aussi une fragilité, une instabilité. C’est par de couleurs fortement appuyées, saturées que je peux rendre cette violence
Serge Dimeo : Deux mots pour exprimer mon ressenti : « terreur » et « zénitude ».Des lignes douces aux sommets les volcans mais aussi un cataclysme au sol.  
Ewa Karpinska : C’est une nature âpre, minérale, colonisée peu à peu par le végétal et apprivoisée par l’Homme que j’ai envie de saisir. C’est cet équilibre instable maintenu par les humains pour lutter contre le manque d’eau. C’est un lieu où l’on peut entrer en communion avec les premiers moments de la matière et où l’on peut analyser cette symbiose entre l’Homme et la Nature.
Cathy Mithouard : « Ce qui m’a le plus imprégnée c’est cette vision de chaos, c’est cette démonstration que la Nature nous fait de tous ses possibles ! C’est une illustration des colères de la Terre ! J’ai envie, besoin,  de passer par des techniques grasses, lourdes en matière et de travailler en érosion, par des retraits, comme tout ce que je vois ici, qui s’efface et s’équilibre avec le temps ! »
Reine-Marie Pinchon : C’est une île que je découvre pour la 6e fois et mon approche est nouvelle à chaque fois…je suis de plus en plus imprégnée, au-delà du chaos, par la reconquête de ces milieux hostiles par les plantes pionnières, ces lichens, ces cactées qui fleurissent de façon sporadique , et par leur jaillissement au milieu des roches après plusieurs siècles d’altérations : l’échelle humaine est largement dépassée, et met en évidence les rôles pervers de l’humain dans ces milieux. Le souci de faire de cette île une expérience écologique et architecturale selon les vœux de l’artiste César Manrique est intéressante  à observer.
Le grand défi technique de l’île pour un peintre c’est donc de traduire tous ces noirs différents (théoriquement ces non-couleurs)  véritables écrins pour les couleurs les plus discrètes qui éclatent, et surtout pour faire vibrer les blancs de l’habitat uniformément  conservés. Exprimer la vie par des jaillissements graphiques, jouer des douceurs et des matières, et sur les contrastes.  Travailler des noirs à l’aquarelle…tout un challenge !

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